Les Charpentiers du Dojo du Laurier. Oui héroïques, ils sont.
Ils pataugent dans les bourrasques de pluie froide, ils s’accroches à des échelles dégoulinantes alors que les rouges des bois de la charpente sont ravivés par une pluie battante. Une grande poutre accrochée à un filin détrempé, pèse dans des mains calleuses et engourdies. Elle trouve sa place néanmoins quittant le sol à tout jamais. Tout s’élève inexorablement. Les arbres dont est construit notre lieu, le savent mieux que nous. Leur mission est de se dresser vers le ciel.
Ils nous le suggèreront encore tout en nous abritant.
La boue éclabousse et s’accroche aux godillots, des palmes feraient mieux l’affaire.
Les visages poilus et marqués par le vent glacé, brillent néanmoins sous des bonnets sans forme.
Je les admire pudiquement. Je les aime.
Notre bâtiment sera beau, sans aucun doute.
Il est né dans des conditions difficiles dégageant une noble force.
Les difficultés, quelles qu’elle soit, aiguillonnent nos convictions et déterminent l’objectif fixé. Les bâtisseurs, des charpentiers aux instigateurs, aux aideurs, l’ardeur dégagée et engagée nourrit déjà le devenir de cet endroit. Les Pierres que nous avons amicalement égratignées vont restituer cette force qui les habite depuis des millénaires.
De la pierre au bois, des frimas de la noble nature aux escarmouches judiciaires, Le Dojo du Laurier trouve sa place dans une conviction partagée.
C’est ce que nous avons à faire et les difficultés deviennent un engouement, une joie de découvrir toujours et encore.
Bernard
