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Journée du 21 octobre 2018

Les brumes d’Automne ondoyaient  légèrement sur l’espace du Dojo du laurier.

Ce matin le groupe resplendissait dans les tons effacés du pied de la montagne.

Ces écharpes laiteuses sont habitées d’une eau légère, légère qui s’enroule sur la terre et les arbres. Là, dans chaque goutte l’esprit du brouillard fait son œuvre. Il fut un temps où les hommes nommaient et honoraient le glorieux, l’auguste maitre des émanations humides.

Celui-ci le leur rendait dans les perles de rosée accrochées aux soies délicates des toiles d’araignée. C’est l’heure où les grandes pierres s’abreuvent où les troncs des arbres hument et gouttent l’eau de l’air. Leurs racines ont puisé toutes les pluies rares que l’été a bien voulu leur accorder et là ils se délectent de cette offrande.

La vapeur de ce début de matinée comme une couette délicate a uni le petit groupe affairé. Les visages derrière les bruines remontant du creux de la vallée s’illuminaient, gommant les émotions habituelles.

Cerisiers et érables heureux de quitter leurs pots de plastique trouvèrent place en terre. A leur image majestueuse, nous pourrions aussi abandonner définitivement nos entraves poussiéreuses et grandir à nos justes mesures. 

Puis, non sans effort, la lanterne se dressa.

Un cercle, rituel instinctif, se fit, silencieux, quelques petites gorgées scellèrent l’instant.

 

Bernard Bleyer

 

 

 

Sortie de la brume, une lanterne trouve sa place